Archive for the ‘Saparis’ Category
Au marché
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Solitudes urbaines. Émilie Née
Saparis photos accueille aujourd’hui une série d’Émilie Née, autour de Paris et d’Istanbul : du noir et blanc fugitif et sincère. Quand les solitudes urbaines réjouissent l’œil…
Émilie Née
Les grandes villes ont leur propre temporalité.
La ville (1)
J’entends souvent dire que dans les grandes villes « on vit à toute allure ».
La ville (2)
La ville (3)
Mais les villes ont aussi leurs pauses. Et, avec elles, leurs moments de solitudes. « Solitudes urbaines », c’est en quelque sorte « à contretemps », loin de la foule, et, pourquoi pas, à contre-jour.
Pause-Paris, mai 2010
C’est alors que le regard peut saisir une silhouette au repos, un cycliste à l’arrêt.
Au repos, Vincennes, mai 2011
Rien à faire. Juste regarder. Laisser le temps s’écouler. Alors que les bureaux se vident et que les talons s’empressent de rentrer, se pressent dans les couloirs de métro, je discerne le pas solitaire d’une silhouette peut-être pas si égarée,
En sortant du travail (1), Paris, juin 2010
ou encore le parapluie d’une autre qui se projette majestueusement sur les murs humides de la ville
En sortant du travail (2), Paris, janvier 2010
Sous les abribus momentanément désertés par ses usagers, les fantômes dialoguent silencieusement avec eux-mêmes.
L’abribus au fumeur, Paris, janvier 2010
A plusieurs milliers de kilomètres de là, le froid a ralenti le rythme d’une autre grande ville et a engourdi ses habitants.
On se réfugie dans un café. Seul(e)…
Le café (1), Istanbul, janvier 2010
Le café (2), Istanbul, janvier 2010
ou seuls au monde.
Seuls au monde, Istanbul, janvier 2010
On attend que la journée passe…
Matinée de travail, Istanbul, janvier 2010
en regardant la neige tomber
Neige, Istanbul, janvier 2010
…ou en se fondant dans ce contretemps
Passager, Istanbul, janvier 2010
Photographier les « solitudes urbaines », par delà le vacarme et la foule des grandes villes, à Paris, à Istanbul, ou ailleurs, c’est finalement un peu comme prendre sur le vif un regard intérieur.
Scènes de Seine. Photographier par hasard
« L’état photographique : une joyeuse, une alerte inquiétude.
Lorsque je photographie une chose, mon but est moins de la cerner dans son individualité (pourtant indispensable) que de capter, puis de susciter des associations d’idées.
Plutôt que de traquer le « sens » du monde, le rôle de la photographie est selon moi – si rôle on doit absolument définir – de traiter avec sa magnifique incompréhensibilité.
Je ne vois pas l’image photographique comme soustraite au monde dans le but de sa représentation, de son redoublement, mais comme chose parmi les choses, objet parmi les objets. Certes, contrairement aux autres disciplines, elle nécessite des objets « réels » pour exister, mais elle est finalement, elle aussi, une réalité inédite. […]
Certains s’offusquent de ce que la photographie, qui n’est pas élaborée, mais, en somme, purement « produite », puisse être, dans une certaine mesure, le fruit du hasard. Autrement dit, pour un photographe qui va à l’encontre de l’imprévisible, l’image n’est pas l’aboutissement d’un labeur, mais le fruit d’une séquence de choix successifs. L’art du photographe consiste moins à remettre les données de son médium à l’épreuve en toutes occasions qu’à tenter de mettre le hasard de son côté le plus souvent possible. Ou plutôt : ceci même est peut-être l’essence de son médium. c’est pourquoi l’image réussie « par hasard » ne devait jamais être repoussée par le photographe »
(Arnaud Claass, 1987, « Notes de travail », Cahiers de la photographie).
Canal de l’Ourcq. Janvier 2011
Sortir à la station Jaurès, prendre le quai de Seine, flâner en regardant l’eau, les péniches et les gens. Aller jusqu’au pont levant de Crimée, prendre la passerelle quand le pont est en action, admirer l’ouvrage en fonte peint d’une couleur claire, reprendre l’autre rive du canal quai de la Loire, revenir à Jaurès, se diriger vers l’avenue Secrétan pour déguster des macarons italiens avec des gens agréables.